James Martel - When it comes to the law, the clumsier the better
Bio
James Martel enseigne la théorie politique au département de science politique de l'université d'État de San Francisco. Il est l'auteur, plus récemment, de "Anarchist Prophets: Disappointing Vision and the Power of Collective Sight" (Duke University Press, 2022) ; "Unburied Bodies: Subversive Corpses and the Authority of the Dead" (Amherst College Press, 2018) et "The Misinterpellated Subject" (Duke University Press, 2017). Il travaille actuellement sur deux nouveaux projets de livres : "Continuous Assembly: The Power and Promise of Non Archism" et "Eat the Administration!" Co-écrit avec Blanca Missé.
Abstract
Si l'on se concentre un peu sur le mot français "maladroit", nous pourrions avoir l’impression de dire "mauvais en droit". Cela semble être une très mauvaise chose en effet, car nous avons tendance à penser que le droit est quelque chose que nous voulons toujours voir comme bon.
Pourtant, le Professeur Martel soutien que le droit est à son meilleur lorsqu’il est à son pire. Cela est dû au fait que le droit est constitué d’une tension impossible entre ce qu’il prétend être (juste, neutre, équitable) et la façon dont il se manifeste réellement dans le monde (injuste, violent, discriminatoire).
À bien des égards, cette disjonction vient du fait que le droit est par conception une force anxieuse qui se pose elle-même et qui n’a pas les origines et les devoirs ontologiques qu’il revendique. Ainsi, c’est en fait lorsque le droit fonctionne « bien » qu’il est en fait à son pire. Le droit dans ce mode tue et punit, il affirme sa propre existence en niant celle des autres. C’est lorsque la loi est maladroite qu’on peut en voir l’autre facette. Une loi maladroite est celle qui permet sa propre imperfection et, de ce fait, des actes humains et humanitaires qui sont souvent accomplis au nom de la loi mais qui vont en réalité à l’encontre de sa mission.
Dans ce cas, la loi est capable d’être non violente ou anti-violente et se rapproche de ce qu’elle prétend être (mais ne l’est jamais selon ses propres termes).
James Martel discutera de ces idées en se référant à Kafka, Benjamin et Cavarero.
Pour en savoir plus, nous vous attendons vendredi 28 février de 13h à 15h30 en salle Scott (16) Pavillon Chancellor-Day, ºÚÁϲ»´òìÈ University - Faculté de droit