En avril dernier, des chercheuses et chercheurs de l’Université ºÚÁϲ»´òìÈ se sont rassemblés pour discuter de leurs projets sous l’angle de l’éthique des affaires. L’événement « Recherches passionnantes en éthique », organisé par le Centre Laidley d’éthique et d’équité des affaires, réunissait 19 universitaires issus de divers horizons, de la finance à l’éthique médicale. Le défi? Chaque personne n’avait que trois minutes pour présenter les résultats de ses recherches et expliquer comment les interpréter dans une optique d’éthique des affaires.
Entre autres interventions, professeur agrégé en comptabilité, a discuté de la relation entre la responsabilité sociale des entreprises, l’information financière éthique et le traitement du personnel. AJung Moon, professeure et roboticienne expérimentale spécialisée dans l’éthique et la conception responsable de robots interactifs et de systèmes intelligents autonomes s’est aussi exprimée. Ses recherches portent notamment sur la manière dont les robots et les systèmes d’intelligence artificielle influencent la façon dont les gens se déplacent, se comportent et prennent des décisions.
Pourquoi les personnes qui ne sont pas officiellement engagées dans une démarche de recherche devraient-elles s’intéresser à ces conversations? D’abord, la recherche qui intègre des éléments éthiques ne concerne pas seulement les universitaires qui effectuent des revues de la littérature ou des expériences, mais bien toutes les personnes qui prennent des décisions, que ce soit sur le marché du travail ou dans les salles de classe. Prenons l’exemple de , professeure adjointe en finance à la Faculté de gestion Desautels de l’Université ºÚÁϲ»´òìÈ, qui s’intéresse à la gouvernance d’entreprise et à l’éthique des affaires. Ses recherches portent sur la relation entre l’activisme des actionnaires et l’éthique des affaires, et révèlent que l’activisme peut inciter les entreprises à adopter des pratiques responsables. Il n’est pas nécessaire d’avoir des antécédents en recherche pour comprendre la pertinence de ces résultats : les travailleurs et travailleuses peuvent compter sur ce type de recherche pour se motiver à prendre des décisions éthiques.
D’un point de vue étudiant, c’était bien de constater à quel point chaque conférencier et conférencière était enthousiaste de présenter les résultats de ses recherches. La plupart d’entre eux avaient du mal à condenser leur présentation en seulement quelques minutes! Les échanges qui ont suivi m’ont particulièrement interpellée – après tout, ce genre de travail est véritablement mis en lumière quand on en discute avec des collaboratrices et collaborateurs avisés. L’éthique est généralement un sujet traité parallèlement aux intérêts et au travail de recherche, et non directement. C’était inspirant de voir l’éthique au cœur des discussions.
Par exemple, Jeremy Cooperstock, professeur à la Faculté de génie et directeur du Shared Reality Lab, a évoqué l’utilisation d’avatars dans les établissements de soins de longue durée, en soulignant que son travail dans le secteur des technologies d’interaction homme-machine nécessitait la participation des personnes engagées dans la recherche sur l’éthique afin de mieux comprendre comment déployer des dispositifs de manière responsable. Son travail a une incidence sur les personnes admises, leurs familles et le mode de fonctionnement des établissements de soins, et donc sur des personnes de différents milieux.
Cet événement du Centre Laidley d’éthique et d’équité des affaires a permis la création d’une plateforme multidisciplinaire qui a rassemblé des chercheurs et chercheuses ayant des intérêts très différents, mais qui sont unis par un fil conducteur : la façon dont l’éthique est prise en compte dans la conduite et les résultats de leurs travaux. La recherche n’a que peu de valeur si ses résultats ne sont pas diffusés, et les conférenciers et conférencières réunis pour l’événement ont prouvé qu’il n’est pas nécessaire d’organiser une longue conférence pour rejoindre un vaste public.
Ce que j’en retiens? La recherche universitaire peut mettre en évidence les répercussions des pratiques éthiques et de la prise de décisions dans tous les secteurs d’activité. Que vous soyez un étudiant ou une étudiante en génie logiciel qui aspire à travailler dans la technologie ou encore un professionnel ou une professionnelle d’expérience qui n’a pas mis les pieds dans une salle de classe depuis des années, allez à la rencontre de vos collègues, de vos pairs et de vos mentors et mentores pour parler du travail que vous effectuez et des répercussions de l’éthique sur votre travail quotidien – que vous compreniez ou non les nuances de l’autre domaine. Ce type de discussion aide les employeurs et le personnel à prendre conscience de la manière dont l’éthique peut enrichir leurs réflexions et accroître leur engagement.