Protéger les fils écologiques qui rattachent notre planète
Les Ă©cosystèmes sont issus d’une multitude d’interactions complexes. Ces rĂ©seaux Ă©cologiques sont soumis Ă la rĂ©organisation en raison d’extinctions et de colonisations causĂ©es par l’homme, dont le changement climatique et la destruction de l’habitat. Dans un article publiĂ© cette semaine dans la revue Nature Ecology &ĚýEvolution, des chercheurs de l’UniversitĂ© şÚÁϲ»´ňěČ et de l’UniversitĂ© de la Colombie-Britannique ont mis au point une nouvelle thĂ©orie visant Ă comprendre le processus entourant la rĂ©organisation des rĂ©seaux Ă©cologiques complexes.
Leur analyse prĂ©sente quelques dĂ©couvertes clĂ©s, dont l’importance de prĂ©server les liens entre les habitats pour permettre aux espèces d’adapter leurs dĂ©placements aux changements environnementauxĚý: une condition essentielle Ă la rĂ©silience des Ă©cosystèmes.
« La biodiversitĂ© Ă©volue au sein de milieux en constante transformation; prĂ©dateurs et proies doivent pouvoir se dĂ©placer au fur et Ă mesure de l’évolution de leur habitat. Il s’agit d’un système dynamique complexe qu’il est difficile de prĂ©voir », soutient PatrickĚýThompson de l’UniversitĂ© de la Colombie-Britannique, auteur principal de l’étude.
Si les thĂ©ories prĂ©cĂ©dentes ayant trait Ă la biodiversitĂ© indiquent le nombre ou la nature des espèces soumises Ă des transformations, peu d’entre elles ont portĂ© sur les modifications qui seront apportĂ©es Ă la cartographie des rĂ©seaux Ă©cologiques. « Afin d’assurer une comprĂ©hension uniforme du maintien de la conservation de la biodiversitĂ©, il faut d’abord comprendre la portĂ©e des changements mondiaux sur les rĂ©seaux Ă©cologiques, tant Ă l’égard de l’espace que du temps. C’est en cela que notre travail se distingue », explique Andrew Gonzalez, professeur de biologie Ă l’UniversitĂ©ĚýşÚÁϲ»´ňěČ, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en science de la biodiversitĂ©, et coauteur de l’étude.
Grâce Ă la mise au point d’un modèle informatique de rĂ©seaux Ă©cologiques et d’un modèle de simulation des modifications environnementales, les chercheurs ont dĂ©couvert que le dĂ©placement d’espèces en rĂ©ponse aux changements environnementaux agissait non seulement comme facteur de prĂ©vention Ă l’égard de l’extinction, mais que cela prĂ©servait entre autres la structure de rĂ©seaux complexes, dont les rĂ©seaux alimentaires. « Nos rĂ©sultats donnent Ă penser que la capacitĂ© des espèces d’évoluer au sein d’environnements dominĂ©s par l’homme dĂ©terminera l’aspect des Ă©cosystèmes de demain et leur ressemblance avec ceux d’aujourd’hui », prĂ©cise Patrick Thompson, boursier postdoctoral qui a collaborĂ© Ă l’étude Ă titre de candidat au doctorat au laboratoire du professeur Gonzalez Ă l’UniversitĂ© şÚÁϲ»´ňěČ.
Selon la théorie postulée, il est possible de faire équilibre à l’activité humaine qui freine les déplacements et la migration – dont le morcellement forestier et le changement climatique – en protégeant les habitats demeurés naturels ainsi que les corridors qui les relient. Organisme à but non lucratif ayant pour objectif de créer un système interconnecté de terres non cultivées et de cours d’eau longeant les montagnes Rocheuses d’Amérique du Nord, l’Initiative de conservation de Yellowstone au Yukon est un exemple patent de cette approche.
« L’utilitĂ© de notre thĂ©orie vient notamment du fait qu’elle prĂ©sente les avantages Ă long terme, sur la biodiversitĂ©, d’une gestion soutenue et du rĂ©tablissement des liens qui unissent nos Ă©copaysages », prĂ©cise Andrew Gonzalez.Ěý
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Ces travaux ont été financés par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, le programme des chaires de recherche du Canada, les Bourses de recherche Killam, les Bourses Vineberg et la Chaire Liber Ero en biologie de conservation.
L’article « Dispersal governs the reorganization of ecological networks under environmental change », par Patrick L. Thompson et Andrew Gonzalez, a Ă©tĂ© publiĂ© dans la revue Nature Ecology &ĚýEvolution le 8Ěýmai 2017. DOI : 10.1038/s41559-017-0162.
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